Histoire de l’association

Créée en 1965, l’association Les Bruyères avait à l’époque un double projet : permettre aux enfants défavorisés de passer des vacances où les souvenirs se bousculent à la fin de la journée et organiser sur le canton des manifestations sportives tournées vers le « cross ».

Depuis les choses ont bien changé mais l’ADN de l’association est resté le même : proposer des activités aux enfants en pleine nature.

Les années 1960-1970

L’association voit le jour officiellement le 5 juillet 1965 sous le nom d’Association interparoissiale de loisirs et de culture sous l’impulsion de M. Georges POUSSET, président fondateur. Son objet officiel est alors de promouvoir, soutenir et favoriser les œuvres d’éducation populaire.

A l’époque, quelques bénévoles et prêtres du secteur se sont mobilisés et ont d’abord mis en place des structures mobiles. En 1967, au bout de deux années de fonctionnement, l’association achète pour 10.000 francs une prairie en jachère sur la commune de Bréal-sous-Montfort à l’emplacement que nous connaissons encore aujourd’hui.

Après des travaux d’élagage, les bénévoles implantent 3 grandes baraques datant de la Seconde Guerre mondiale. Celles-ci sont alors aménagées pour y installer une cuisine, une salle de restauration, une bibliothèque, un labo photo, un préau, des salles de jeux, une infirmerie et des bureaux. Cette étape marquera le point de départ de cette belle aventure humaine.

Puis, au fil des années, une piscine chauffée avec des vestiaires, un plateau sportif (basket, tennis…) et une mini-ferme (lapins, canards, poneys, chèvres…) se créent et entourent la clairière.

Les baraques sont régulièrement repeintes et consolidées par les bénévoles de l’association. L’été, on plante en complément plusieurs tentes marabout dans la prairie.

C’est ainsi que chaque été 300 enfants originaires des 12 communes voisines (Baulon, Bréal-sous-Montfort, Bruz, Cintré, La Chapelle-Thouharault, Chavagne, Goven, L’Hermitage, Le Rheu, Mordelles, Vezin et Saint-Thurial) sont accueillis aux Bruyères.

Les années 1980-1990

Au début des années 80, l’association change de nom et devient laïque : elle s’appelle désormais Association Loisirs et Culture. Au même moment, les membres de l’association font face à des choix délicats : fermer le centre de vacances ou construire un nouveau bâtiment plus adapté, les besoins des familles ayant évolués et les baraques en bois n’étant plus adaptées.

A cette époque, les classes moyennes désertent les centres de vacances au profit de vacances familiales en pleine expansion et les centres de loisirs occupent de plus en plus de places fonctionnant pendant les petites vacances puis les mercredis et les samedis.

Les bénévoles décident de créer un nouveau centre qui deviendrait un lieu permanent pour l’accueil de groupes (classes de découvertes, personnes âgées,  formation…) et de rencontres intergénérationnelles. Il faudra alors quatre ans aux responsables associatifs, avec l’aide de la délégation régionale de l’UFCV, pour affiner le projet, préparer les dossiers et rechercher les financements auprès des institutions nationales, régionales et départementales.

Quatre années de lutte, de crainte, d’espoir, de découragement avant de poser la première pierre du nouveau centre le 6 avril 1985. Onze mois de travail et l’implication d’un maximum d’entreprises locales seront nécessaires à la construction d’une plate­forme de pierre pour stabiliser un sol marécageux.

Inauguré en avril 1986 par M. Méhaignerie (Ministre de l’équipement, du logement et de l’aménagement du territoire), le nouveau centre compte alors un hébergement de 50 couchages, une cuisine, deux salles à manger (dont une avec cheminée), une salle polyvalente, un bureau, une infirmerie, des sanitaires et une maison de gardien (qui, plus tard, accueillera les bureaux administratifs avant d’être finalement transformée en salle d’activité telle qu’on la connait aujourd’hui).

A l’époque, les travaux avaient coûté 3 600 000 francs soit 950 000 euros, financés au 2/3 par des subventions publiques.

 

Avec ce nouveau bâtiment, l’association prend de l’ampleur. L’activité y est dense (classes vertes, centre aéré, camps…). Les premières embauches de salariés permanents se font. La gestion de l’association par quelques bénévoles devient lourde.

En parallèle, la réglementation change et le centre se voit contraint de réduire sa capacité d’accueil. Cet état de fait réduira le nombre de communes conventionnées passant de 12 à 6.

Les années 2000

Au début des années 2000, la piscine est démantelée après 30 ans de bons et loyaux services en raison des coûts d’entretien pesant de plus en plus sur le budget de l’association. C’est la fin d’une époque pour tous les enfants qui, pendant des années, apprenaient à nager aux Bruyères.

Pour faire face aux nouvelles normes d’accueil, un projet de bâtiment avec plusieurs salles dédiées à l’accueil de loisirs voit le jour. Il faudra là encore 4 ans de démarches administratives pour qu’en septembre 2007, l’ancien bâtiment en place soit démoli. Les travaux ont ensuite démarré en juin 2008 et 11 mois plus tard, à l’été 2009, le nouveau bâtiment pédagogique est fonctionnel.

Il fait 380 m2, et compte 4 salles de 25 à 70 m2, une cuisine pédagogique, une infirmerie, un dortoir et un bureau. Il aura coûté 650 000 euros, subventionné à 50 % par la CAF, le conseil général, la région, Jeunesse et Sports, la communauté de communes de Brocéliande et l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie).

Conçu dès le départ pour l’accueil des enfants de moins de 6 ans, il est principalement dédié à cette tranche d’âge les mercredis, les petites vacances et l’été. Il a une capacité officielle de 70 places.

Les années 2010

En 2011, sur fond de tensions internes, l’activité équestre, assurée jusque là directement par l’association, est transférée à un prestataire extérieur via la conclusion d’un bail de location du centre équestre. Cette réorganisation marque le début de difficultés judiciaires pour l’association et de problèmes de gouvernance.

A cela se rajoute en 2013 la réorganisation des rythmes scolaires mis en place par le gouvernement d’alors : le centre des Bruyères doit s’adapter tout en subissant une perte de fréquentation. Seules 5 communes restent conventionnées : Bréal-sous-Montfort, Mordelles, Goven (qui ouvre son propre accueil de loisirs pour les mercredis), Baulon et Lassy.

De nouveaux jalons sont posés pour organiser l’avenir des Bruyères. Malmenée par des péripéties internes, sa réputation et la confiance des élus se fragilisent. Pour se reconstruire, l’association développe un nouveau projet associatif et le partage avec ses partenaires. Les activités s’organisent plus clairement en trois grands items : l’accueil de loisirs, les classes vertes et la location aux particuliers.

L’association commence également à réfléchir à la rénovation de ses bâtiments vieillissants et laissés trop longtemps sans entretien et qui, de ce fait, ne permettent plus d’accueillir le public dans des conditions optimales.

La confiance revient et une augmentation de la fréquentation se fait ressentir. L’équipe en profite pour se professionnaliser et passe de 10 à 14 salariés sur l’année.

L’État fini par revenir sur l’organisation des rythmes scolaires et le centre retrouve à la rentrée scolaire 2018 son public enfant sur toute la journée du mercredi. Cette étape favorise la mise en place de projets plus conséquents et l’équipe retrouve une dynamique pédagogique. A la même époque, la restauration, qui avait été externalisée via une cuisine centrale, retrouve toute sa place dans le fonctionnement du centre.

Toutefois, ces évolutions s’accompagnent d’une professionnalisation de l’animation qui impose désormais de privilégier les contrats « à l’heure » là ou, depuis son origine, l’animation s’appuyait sur le volontariat et des contrats dérogatoires au code du travail. En lien avec les communes partenaires (qui accepteront de prendre en charge une part du surcout), une décision est prise de proposer des emplois à mi-temps. Les services de Jeunesse et Sports, conscient de l’impact de cette décision, autorisent cette nouvelle organisation au 1er janvier 2019, portant ainsi le nombre de salarié de 14 à 28.

Au sortir de la dernière décennie, la structure est fragilisée par de multiples procédures judiciaires et prud’homales ainsi que par une gouvernance toujours complexe. Les travaux de rénovation envisagés n’ont pas pu démarrer, accentuant encore les défis à relever. Heureusement, la fréquentation est au beau fixe avec près de 140 enfants accueillis chaque jour d’ouverture.

Les années 2020

La décennie en cours s’ouvre sur la crise du COVID qui va représenter un vrai casse-tête pendant plusieurs mois pour réussir à accueillir les enfants dans les conditions fixées de façon très évolutive par les pouvoirs publics. Afin de faire face aux besoin de séparer les enfants en petit groupe, une partie des chambres vont être transformées en urgence en salle d’activité. Malheureusement, les lits ainsi démontés ne seront jamais ré-installés, amputant ainsi de moitiés la capacité d’hébergement du centre.

Au sortir de la crise, l’association lance un plan de diversification pour élargir les activités du centre : en complément du nouveau bâtiment administratif, des tentes lodges sont installées pour offrir 22 couchages supplémentaires à la belle saison, un Espace de Vie Social est lancé en partenariat avec la CAF 35… L’équipe permanente s’agrandit également avec le recrutement d’une chargée de communication, de personnels d’entretien en vue des travaux de rénovation…

Ces évolutions, qui coutent cher à l’association, ne sont pas suffisamment maitrisées par l’équipe dirigeante et placent très rapidement l’association dans une situation financière délicate. L’accueil de loisirs, pierre angulaire de l’activité est pour la première fois depuis longtemps laissée de coté, tout comme l’accueil de scolaires ou de colos. La sanction est immédiate : fin 2022, l’association doit se placer en procédure de sauvegarde et plonge une nouvelle fois dans une crise financière et de gouvernance.

La confiance à peine retrouvée auprès des communes partenaires et des parents est une nouvelle fois mise à l’épreuve et oblige l’association à se réformer profondément pour survivre.